Par son soutien économique, militaire et idéologique à la révolution de Simon Bolivar contre la colonisation espagnole, Haïti est à l’origine de l’indépendance d’une grande partie des pays hispanophones d’Amérique latine, dont le Venezuela.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le nom officiel du Venezuela est la République Bolivarienne du Venezuela. Cette dénomination a fait suite au changement de constitution du pays en 1999 lors de l’élection du Président Hugo Chavez.
Il s’agissait là d’une référence En introduisant dans le nom du pays cette référence fondamentale à Simon Bolivar, héros de l’indépendance vénézuélienne du joug colonialiste espagnol. Par celle-ci, Chavez exprimait sa volonté de retour à un certain nombre de valeurs héritées de Bolivar comme le nationalisme et la solidarité pan-américaine comme réaction à l’impérialisme ou l’abolition de la hiérarchie des classes sociales. Ce qui est moins connu du grand public, c’est que l’indépendance du Venezuela et l’idéologie de Simon Bolivar sont très largement le résultat de l’aide et de l’influence d’Haïti.
Les début du soutien d’Haïti à la lutte d”indépendance du Venezuela et de nombreux autres états latino-américains est souvent associée à l’asile accordé par le Président de la République d’Haïti, Alexandre Pétion à Simon Bolivar en 1815.
En réalité, le début de l’influence haïtienne sur la révolution bolivarienne peut être tracée à une période bien antérieure.
Dès 1799, sous Toussaint Louverture, des corsaires haïtiens sous le commandement des frères Gaspar Bossé tentent de répandre, comme un jeu de domino, le renversement des autorités blanches et esclavagistes au Venezuela, après y être parvenu quelques années auparavant en Haïti quelques années auparavant. Si cette tentative de sédition sera finalement un échec, elle constituera la première tentative sérieuse de lutte d’indépendance contre le pouvoir colonial espagnol en terre vénézuélienne.
Le second épisode se déroulera en 1806 avec Francisco de Miranda, le principal précurseur de Bolivar dans la lutte de l’indépendance du Venezuela. Miranda était hostile envers le projet idéologique de transposition de la révolution haïtienne dans son aspect ethno-racial au Venezuela. La réalisation d’un tel projet aurait en effet menacé sa position de Blanc issu de la couche aisée de la société vénézuélienne.