par Bernard Bayard
Les Bossales arrivèrent à Saint-Domingue de 1697 à 1794, de la même façon qu’ils l’ont fait à Hispaniola de 1503 à 1821. Enchaînés comme des saucisses au fond des cales de Négriers baignés de sueur, de sang, de vomi, d’urine, et de matière fécale.
Vieillards, jeunes, femmes et enfants avaient cessé d’être des humains , des animaux, ils n’étaient plus que des bêtes de sommes propriétés de grands marchands esclavagistes des Métropoles Européennes.
Dans les colonies des Amériques ils étaient enterrés, baptisés, vendus, et achetés par les colons ou leurs contre-maîtres. Ils étaient physiquement inspectés comme du bétail mais traités pire que ce dernier.
Leurs durées de vie étaient estimées entre cinq et dix ans, avec l’exception des esclaves de maison et les esclaves ouvriers qui vivaient beaucoup plus longtemps parce qu’ils n’étaient pas aussi abusés. Comme le bétail, les plus forts hommes et femmes étaient forcés dans la fornication pour enfanter des enfants fort ainsi perpétuer l’esclavage générationnel.
Certaines Négresses devenaient la chose sexuelle des blancs manants trente-six mois, et leurs progénitures féminines devenaient les domestiques qui devaient satisfaire les désirs charnels des dirigeants des plantations.
Les garçons de ces relations pouvaient parfois échapper la torture esclavagiste, faire des études, devenir fonctionnaires, commerçants, contre-maîtres, et même propriétaires. Les filles à l’adolescence devenaient des concubines de la classe dirigeante ou des prostitués de grands bordels de classe pour la haute société coloniale.
Ces Bossals et ces trente-six mois se sauvaient de leurs plantations et devenaient des Marrons et des rejetés du système colonial. Au début du seizième siècle ces marrons étaient accueillis dans les montagnes par les autochtones qui avaient échappé au génocide Ibérique.
Ils furent initiés par les natifs dans l’art de la survie en apprenant tout ce que la nature avait à offrir. Cette nouvelle agglomération humaine s’est reproduite sans préjugé pour assurer leur continuation. Ainsi l’Île Hispaniola/Saint-Domingue reçut la diversité ethnique de sa population. Une diversité qui fut rejetée par les colons, et réfutée par la nation forfaitaire haïtienne.
Au lieu de s’unir, dans la liberté, l’égalité, et la fraternité, les dirigeants de la nouvelle société indépendantiste ont préféré se haïr, se diviser, s’avilir, se détruire, avec un conflit ethnique, religieux, et économique génétique. Après vingt-quatre constitutions dépravées, corrompues, malhonnêtes, vendues, en deux-cent-dix-sept ans Haïti est aujourd’hui une honte humaine et nationale pour tous les haïtiens et pour le monde entier.
Et pourtant ça aurait pu être autrement, s’ils avaient choisi d’adopter la république autonome de 1801 qui pourrait assurer la liberté, l’égalité, et la maternité de la Mère Patrie qui mettrait en évidence la valeur humaine de tous ses enfants.
Bernard Bayard